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TERRA LACTA ET BONGRAIN Le projet d'alliance sera présenté courant mars

Avec 320 Ml, l'activité du lait UHT représente un tiers de la collecte. 220 Ml sont fabriqués en Auvergne, le reste en Poitou-Charentes, avec les marques-phares Lescure et Le Petit Vendéen.© CHRISTIAN WATIER

Face à la fragilité de Terra Lacta, producteurs et salariés s'inquiètent d'un partenariat avec Bongrain, qui sera présenté vers le 20 mars. Terra Lacta se veut rassurant.

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Bongrain a confirmé, le 5 février, sa volonté et celle de la coopérative Terra Lacta (Poitou-Charentes) de se rapprocher. « Elles ont matérialisé leur intention afin d'encadrer leurs discussions sur les conditions envisagées de partenariat », écrit le fromager dans un communiqué, sans plus de détails. Chez les salariés, ce rapprochement suscite l'inquiétude. « Nous craignons de perdre des emplois parmi les 940 en Poitou-Charentes, s'alarme Joël Rabaud, délégué syndical FGA-CFDT. Terra Lacta traverse de graves difficultés financières. Ses sites industriels ne sont pas suffisamment modernisés. Aucune information sur le projet ne filtre », ajoute-t-il. « C'est bien simple, on ne sait rien. Je suis outré », lâche, de son côté, un producteur de la Vienne. « Il n'y a pas à s'inquiéter, rassure Alain Lebret, président du groupe coopératif. Le projet sera présenté aux comités d'entreprise de Bongrain et Terra Lacta le 21 mars. Ils recevront toutes les informations nécessaires. Il en va de même pour les producteurs qui seront consultés à partir de cette date à l'occasion de réunions de section. D'ici là, nous sommes astreints à la confidentialité et nous finalisons le projet. » Le principe de la création d'une société commune Poitou-Charentes détenue « autour de la parité » par la coopérative et Bongrain est acté. Elle rassemblera l'ensemble des fromages de chèvre et les fromages de vache à marques de Terra Lacta (Mottin Charentais, Mizotte de Vendée, etc.). Ses autres produits (fromages hors spécialités, beurre, crème, produits industriels) rejoindront la Compagnie laitière européenne (filiale de Bongrain) et ses divisions (Elvir, Armor Protéines, etc.). De l'évaluation des outils industriels de la coopérative et de ses marchés dépend son niveau de participation dans le capital de la Compagnie laitière européenne. Terra Lacta va continuer à collecter le lait en Poitou-Charentes. « Le lait transformé en Auvergne n'est pas dans notre accord avec Bongrain », rappelle Alain Lebret. Là y sont fabriqués 220 millions de litres de lait UHT. Dans le berceau de la coop, 530 à 550 millions de litres de lait de vache sont valorisés aujourd'hui par Terra Lacta (et 150 Ml collectés pour la laiterie de Montaigu en Vendée). À l'avenir, ils devraient être ventilés dans les filiales communes à Bongrain et Terra Lacta, et dans les sites que la coopérative continuera à avoir en propre dans la région, en particulier le lait UHT.

La question épineuse du lait de consommation

L'activité lait de consommation des usines de Mareuil-sur-Lay (Vendée), Claix (Charente), et Quintin (Côtes-d'Armor, approvisionnée par Triskalia) restent dans le giron du groupe coopératif. « Nous sommes bien conscients que ce marché est fragile. Nous allons entamer des discussions avec la société de commercialisation Orlait dans laquelle Sodiaal est impliqué. » L'ex-Glac souhaite aussi vendre le site de Quintin d'une capacité de 60 millions de litres en lait UHT et jus de fruits. Par ailleurs, il est en contact avec des partenaires pour l'usine de produits frais de Les Fayes (Haute-Vienne). Le président assure que tout le lait payé par les différentes filiales le sera à partir des indicateurs de marché du Cniel.

CLAIRE HUE

Avec 320 Ml, l'activité du lait UHT représente un tiers de la collecte. 220 Ml sont fabriqués en Auvergne, le reste en Poitou-Charentes, avec les marques-phares Lescure et Le Petit Vendéen.

© PHILIPPE MONTIGNY-FILIMAGES

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